Triplement de la taxe de séjour en Île-de-France : les organisations professionnelles s’insurgent

Triplement de la taxe de séjour en Île-de-France : les organisations professionnelles s’insurgent
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Paris deviendra-t-elle la capitale la plus lourdement taxée en Europe devant Rome, Bruxelles, Berlin, Athènes, Madrid et Londres ? C’est ce que redoutent les organisations professionnelles de l’hôtellerie-restauration en réaction au protocole d’accord financier signé le 26 septembre dernier entre la présidente d’Île-de-France Mobilités (IDFM), Valérie Pécresse, et le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune.


Visant à assurer le financement des transports franciliens, cet accord prévoit de faire supporter aux entreprises de plus de 11 salariés installées à Paris et en petite couronne une augmentation de la taxe « versement de transport » de 0,25 point et un triplement de la taxe de séjour.


Une mesure qui n’a pas tardé à faire bondir le GHR (Groupement des Hôtelleries et Restaurations de France) d’une part ainsi que l’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) et le GNC (Groupement national des Chaînes Hôtelières) de l’autre.


« Cette nouvelle hausse de la fiscalité a été prise dans notre dos et sur notre dos, dénoncent ainsi Didier Chenet, président national du GHR et Pascal Mousset, président du GHR Paris Île-de-France. La hausse du versement de transport vient encore augmenter le coût du travail alors que nous consacrons déjà dans les hôtels, cafés, restaurants plus de 40% du chiffre d’affaires à la masse salariale. La nouvelle hausse de la taxe de séjour vient franchement mettre à mal la compétitivité de l’hôtellerie parisienne et francilienne en faisant notamment de Paris l’une des villes avec la taxe de séjour la plus élevée dans le monde. »


"La double peine pour les hôteliers"


« Alors que Paris s’apprête à accueillir le monde dans quelques mois, cette décision arbitraire s’apparente à du matraquage fiscal qui va durablement impacter la compétitivité de nos entreprises déjà confrontées à une augmentation très significative de leurs coûts d’exploitation et au remboursement des PGE souscrits pendant la crise sanitaire », regrette de son côté Véronique Siegel, présidente de l’UMIH Hôtellerie Française.


Et Jean Virgile Crance, président du GNC, d’ajouter : « C’est un nouveau coup dur pour le pouvoir d’achat de nos compatriotes et un bien mauvais signal envoyé à tous celles et ceux qui comptaient se rendre à Paris et en Ile de France en 2024. C’est également la double peine pour les hôteliers parisiens qui vont également devoir supporter une augmentation du versement mobilités de +8,5% en 2024 ! »


Les organisations dénoncent également une décision prise sans concertation avec les représentants de l’hôtellerie-restauration, et ce alors même que « d’autres pistes de financement existent, par exemple en mettant à contribution les logements et les bureaux vacants », estiment l’UMIH et le GNC.


Si elle était adoptée dans le projet de loi de finances 2024, la mesure ferait par exemple grimper la taxe de séjour à 15 € (par nuit et par personne) pour un hôtel 5 étoiles (contre 5 € actuellement) et à 5,70 € pour un 3 étoiles, alors qu’elle est de 1,88 € aujourd’hui.


M.B.

 


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