Celui qui se qualifie d’« autodidacte fébrile » a su transmettre les clefs pour permettre à Hugo Souchet de décrypter l’ADN de sa maison. Retour sur 50 ans aux Prés d’Eugénie.
Parlez-nous des Prés d’Eugénie à votre arrivée
il y a 50 ans…
Michel Guérard : Quand je suis arrivé ici, je m’en suis remis au destin. C’était un lieu perdu au milieu de nulle part. Ma femme, Christine, l’avait repris à la demande de son père. J’étais face à une série de questions auxquelles je n’avais jamais eu à me confronter. L’amour était là pour faire passer les interrogations. J’ai pu voir comment mon beau-père s’y prenait, ce qu’il faisait de bien, ce qu’il faisait moins bien. C’est comme ça que j’ai commencé. J’imaginais que cet hôtel quelque peu désuet, grâce à sa situation géographique et à la qualité culinaire nouvelle qu’on y ferait, aboutirait à un commerce qui pourrait « prendre ». On a été encouragés en cela par nos amis du métier dans la région, qui nous ont accueillis avec une grande gentillesse. J’ai toujours pensé que les copains à proximité, c’était important. Il ne faut surtout pas faire bande à part.
Quand on a passé 50 ans dans une maison d’une telle ampleur, avec un grand nombre de chambres, plusieurs offres gastronomiques, une école… peut-on parler de fierté ?
M.G. : Cette maison est le
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