Le navet, mauvais film, bon légume

LE CHEF

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Consommé depuis des siècles, le navet est longtemps resté cantonné aux assiettes des foyers les plus démunis. Depuis, il a opéré un retour en grâce, suscitant même l’intérêt des restaurants gastronomiques, qui le préparent et l’accommodent de multiples façons. Son goût caractéristique et ses nombreuses variétés en font aujourd’hui un légume intéressant à travailler.


Les Français en consommeraient environ 900 g par ménage et par an : le navet est, historiquement, l’un des légumes de base de l’alimentation populaire et rurale. Originaire d’Europe, il serait également présent en Inde depuis plusieurs siècles. Même les Grecs et les Romains connaissaient ses nombreuses variétés : ainsi, au 1er siècle de notre ère, Pline l’Ancien décrit des navets de forme allongée, plate et ronde, sous les noms de rapa et de napus. En France, il sert alors de nourriture pour les hommes comme pour les animaux d’élevage. Plus tard, il sera très utilisé par les Anglais, qui consomment ses racines rôties ou bouillies, ses feuilles cuites et ses jeunes tiges en salade. Des fouilles archéologiques montrent même qu’il était autrefois cuit sous la cendre. C’est au XIIIe siècle que le terme « navet » serait apparu, d’abord sous la forme « naviet ». Au XVIe siècle, Jacques Cartier introduit le légume en Amérique tandis que toute l’Europe le consomme massivement jusqu’au XVIIIe siècle. Il est alors surnommé « légume de disette » ou « légume des pauvres ». Finalement, l’arrivée de


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