
Le 8 juillet dernier, l'Assemblée nationale adoptait la proposition de loi visant à « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » - ou loi Duplomb (car portée par les sénateurs Laurent Duplomb - LR et Franck Menonville - UDI) dans sa version définitive.
Une loi particulièrement controversée pour des raisons multiples, parmi lesquelles la réintroduction dérogatoire de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes utilisés dans l’agriculture pour protéger les cultures, mais dont les effets sur les insectes pollinisateurs - notamment les abeilles – sont destructeurs. Interdit en France depuis 2018, il est pourtant autorisé ailleurs en Europe jusqu’en… 2033.
La réintroduction dérogatoire de deux autres insecticides sera également facilitée, à savoir le sulfoxaflor et le flupyradifurone, tous deux interdits depuis 2019.
L’implantation de mégabassines pour stocker l’eau d’irrigation, et l’allègement des procédures d’agrandissement et/ou de création de bâtiments d’élevages intensifs comptent également parmi les volets de la loi Duplomb, votée par 316 voix sur les 539 députés présents pour le vote.
Si certains plaident la compétitivité des exploitations nationales, d’autres, comme le chef triplement étoilé Jacques Marcon, voient ici une « industrie agroalimentaire qui privilégie une agriculture intensive et néfaste pour les générations futures », dénonçant « un combat qui aurait dû être celui des frontières en défendant l’équité des produits agricoles qui proviennent d’Europe en ne laissant pas entrer ces légumes gavés de pesticides », et concluant ainsi : « La France, pionnière en matière d’interdiction des pesticides vient de faire un grand pas en arrière grâce à vous… »
E.N.
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