En quoi les biotechnologies représentent-elles un apport intéressant pour l’alimentation humaine ?
Je dirai même un apport décisif. Le principal bénéfice est la perspective de pouvoir adapter les aliments à certaines pathologies. Dans nos sociétés d’abondance, nous mangeons beaucoup, mais mal. Je ne peux m’empêcher de considérer comme un progrès formidable une technologie qui permettra demain de modifier le profil nutritionnel des aliments. La malnutrition est encore une cruelle réalité dans les pays en voie de développement. La population augmente sans cesse tandis que la surface des terres cultivables diminue. Les principaux atouts des biotechnologies sont d’accroître le rendement des récoltes, en réduisant les pertes et permettre l’augmentation des apports en protéines, en vitamines et en minéraux dans les aliments. Dans la balance des craintes et des espérances liées aux biotechnologies, on voit bien que le plateau penche davantage du côté des bénéfices. L’inquiétude qu’elles suscitent me semble disproportionnée par rapport aux risques réels, dans la mesure où le principe de précaution est appliqué avec toute la rigueur voulue.
Pourquoi vouloir à tout prix faire produire des acides gras par des végétaux qui n’en comportaient pas ?
Ce ne sont pas n’importe quels acides gras. Il s’agit de l’acide linoléique et de l’acide alpha-linolénique. Ces acides gras sont dits indispensables. Notre organisme ne sait pas les synthétiser et doit obligatoirement les trouver en quantité suffisante dans notre alimentation quotidienne, ce qui est loin d’être le cas. Ces