Le chômage ne baisse pas… et pourtant, il est toujours aussi difficile de recruter du personnel dans les brigades, en cuisine comme en salles. Oui, plusieurs restaurants étoilés de l’hexagone, y compris parmi les plus renommés, recherchent en vain maîtres d’hôtel, chefs pâtissiers et autres chefs de partie.
Bizarre ? Non, Français. Ce paradoxe, ô combien nocif pour de nombreux établissements (qui se confirme malheureusement au fil du temps), est en effet un mal très spécifique à notre pays. C’est notamment la conséquence des dysfonctionnements de notre système d’indemnisation du chômage, particulièrement motivant pour… rester chômeur ! Contrairement à la Grande-Bretagne, par exemple, la France n’a pas adapté la question du chômage aux évolutions de l’économie, des mentalités, des ressources de l’Etat : nous en payons aujourd’hui le prix fort.
En outre, la réduction du temps de travail, très «en vogue» depuis les années 1980, a créé une scission majeure en matière de conditions de vie des Français. La France du RTT vit dans un univers où le loisir est Roi (à ne pas confondre avec «retour sur investissement» !), alors que la France de l’artisanat vit au rythme du (dur) travail des années 1950. Quand on est jeune et que l’on démarre dans la vie active, comment ne pas être attiré par le premier univers ?! Voilà ainsi lancé le cercle vicieux du «désemploi» vécu actuellement par le secteur de la restauration.
Les conséquences de cette situation se font sentir en