Le Bio a beaucoup gagné en notoriété et en assurance ces dernières années. Il est devenu sur le plan alimentaire une référence de la morale civique. Pourtant à peine ce statut de valeur sûre obtenu, les critiques commencent à percer. Non pas de milieux affairistes mais du milieu scientifique, celui qui fut le promoteur du Bio.
L’obligation des 20% de Bio dans les cantines en 2012 apparaît de plus en plus difficile à satisfaire. D’une part du fait des surfaces agricoles insuffisantes dédiées au Bio et d’autre part du fait des prix qui semblent structurellement plus élevés dans la filière Bio, même si celle-ci s’étend en surfaces cultivées. Les rendements apparaissent comme obligatoirement plus faibles dans l’agriculture Bio. C’est d’ailleurs cela qui a poussé l’agriculture à faire appel à la chimie pour augmenter sa productivité. Plus gênant encore pour les tenants du Bio obligatoire, cette agriculture qui se veut sûre, ne garantit pas la sécurité sanitaire des produits naturels. Ceux-ci sont soumis aux mêmes risques que les produits non Bio, comme les contaminations par des mycotoxines, des microbes ou des parasites. Et même peut-être davantage. Par exemple, la contamination par les salmonelles est plus importante pour les oeufs Bio que pour les oeufs de l’agriculture en batterie. Les cuisiniers et gestionnaires chargés de la restauration de collectivité ne sont pas au bout de leur peine pour se faire une religion définitive sur le sujet.