Avant de participer au développement du groupe des frères Blanc, Gilles Grandjean avait déjà contribué à celui du groupe Flo aux côtés de Jean-Paul Bucher dans les années 1970. Fils, petit-fils, arrière-petit-fils et même arrière-arrière-petit-fils de cafetiers-restaurateurs, il «est tombé dans la marmite» dès son plus jeune âge. Après quelques expériences en solo, dont la reprise de l’affaire familiale à Belfort, et une collaboration au sein du groupe Flo, il devient en 1987 le premier directeur d’établissement des frères Blanc. Ceux-ci viennent d’acquérir leur quatrième restaurant : le Procope. Le café germanopratin tricentenaire était alors fermé depuis quelque temps et avait perdu de son aura.
Gilles Grandjean accepte de relever le challenge qui consiste à le faire revivre : «Le fondateur du Procope était un homme novateur. Ce fut le premier à décorer son établissement comme un appartement et à considérer ses clients comme des invités. Pour la renaissance du Procope, il fallait éviter que ce lieu-musée ne soit mort, éviter qu’il soit comparable à un grand château déserté et se rapprocher de ces petits châteaux que l’on visite en compagnie du châtelain, explique le directeur. La mise en place de soirées soupes et spectacles bien avant tout le monde, l’organisation de prix littéraires et la remise du Prix Mobius récompensant les créateurs de CD-ROM interactifs dès 1992 reflètent l’aspect avant-gardiste que le Procope a su conserver».
Gilles Grandjean est à la