
La rhubarbe est une plante originaire d’Asie : Chine, Tibet, Afghanistan, Sibérie, Mongolie… Si les vertus médicinales de ses racines séchées sont connues depuis plus de 5 000 ans grâce aux médecins chinois, l’intérêt culinaire de ses pétioles (tiges des feuilles) ne l’est que depuis 200 ans grâce aux botanistes anglais. Familière des potagers des Hauts-de-France et d’Alsace depuis le XIXe siècle, elle est désormais cultivée par des agriculteurs de ces régions. L’importation en Europe des racines de rhubarbe cultivée en Asie et Russie commence dès l’Antiquité par les Grecs et les Romains qui nomment cette plante « Rheu burbarum », ce qui signifie « plante barbare ». Au Moyen Âge, ces racines continuent d’arriver par caravanes. Au 15e siècle, elles sont importées à bord des bateaux portugais puis au 16e siècle par ceux de La Compagnie des Indes créée par les Anglais et les Hollandais. Au 18e siècle, les botanistes anglais classent la rhubarbe dans la catégorie des légumes (et non des fruits) ce qui donne l’idée à des jardiniers anglais d’en acclimater une variété spécifique. Ce nouveau légume suscite un véritable engouement auprès des cuisiniers anglais. Ils n’utilisent pas les feuilles trop amères (heureusement car elles sont toxiques) mais les tiges délicieusement acidulées avec lesquelles ils réalisent des tartes et des confitures qui rencontrent un véritable succès