
Dans nos fleuves, rivières et lacs, aujourd’hui 400 pêcheurs professionnels capturent une trentaine d’espèces de poissons. Des poissons sauvages livrés dans les 24-48 h après leur pêche. Mais attention, précisent Éric Jacquier et Philippe Boisneau, les pêcheurs professionnels ne peuvent pas garantir aux restaurateurs un approvisionnement régulier en espèces et quantités.
« Dans ma famille, explique Éric Jacquier, pêcheur sur le lac Léman, on est pêcheurs de père en fils depuis 400 ans. Moi, j’ai repris, il y a 30 ans, le flambeau de mon grand-père qui a lui même pêché pendant soixante ans. » Quant à Philippe Boisneau, il est devenu pêcheur professionnel en Loire moyenne en 1994, par le biais de la recherche scientifique. Notamment après avoir réalisé à la demande du ministère de l’Écologie entre 1986 à 1990 et avec son épouse (tous deux docteurs en sciences, biologie et écologie des milieux aquatiques) une étude sur l’alose, un grand migrateur dont la Loire accueille une des dernières populations. Ils continuent de croiser les connaissances des pêcheurs avec celles des scientifiques pour mieux connaître l’écologie des poissons et pour mieux comprendre pourquoi certaines espèces sont en pleine décroissance. « Ainsi, explique Philippe Boisneau, pour les poissons migrateurs, les principaux problèmes dans La Loire sont la pollution de l’estuaire et de nombreux barrages ou seuils. Un programme de restauration de la continuité écologique (arasement des barrages, création de passes à poissons dans les barrages… ),