Les oenologues ont bien du mal à rester dans la position de conseillers scientifiques. Leur passion les entraîne souvent en amont ou en aval de leur métier. C’est le cas d’Alain Martin, spécialiste du Languedoc. Sa connaissance du terroir et des vignerons de qualité de la nouvelle génération de ce vignoble l’a amené d’abord à ouvrir une cave réputée dans la région. Les caves Notre-Dame, qui fournissent ou ont fourni la majorité des bonnes tables de l’Hérault, ont constitué un véritable creuset de lancement de la plupart des jeunes vedettes vigneronnes languedociennes. Alain Martin a assisté à leurs débuts et a su les mettre en valeur et les encourager. Il a su aussi se renouveler, trouvant toujours de nouveaux excellents rapports qualité/prix pour compenser les «départs» des vignerons dont les prix s’envolaient sous la pression de leur soudaine notoriété.
Le bon terroir
Mais assister à tant d’éclosions de talents a fini par inciter notre oenologue à plonger directement dans les ceps. Il a ainsi acquis une parcelle de 5 hectares entre Montpellier et Sète, sur les coteaux de ces collines retirées du bord de mer, orientés sud, mais balayés d’un air rafraîchissant dans la journée. La géologie dominante était argilo-calcaire. La densité de plantation étant de 4 500 pieds par hectare, Alain Martin s’est orienté sur des rendements très sélectifs : en moyenne 25 hectolitres/hectare.
L’encépagement est typiquement méridional, en grenache et syrah. La culture y est raisonnée (un bon oenologue ne pourrait