Christine Dupuy est une viticultrice expérimentée puisqu’à 38 ans, elle affiche déjà 15 années de métier. «Mon père étant décédé en 1992, j’ai repris le domaine familial en 1993, avec pour bagage un diplôme d’oenologie obtenu à Toulouse. Je me suis ensuite formée à la culture sur le terrain. Il faut savoir que Madiran est une AOC où l’on communique beaucoup». Depuis, le domaine s’est agrandi à 20 ha, dont 13 dédiés au Madiran et 3 au Pacherenc, sur des pentes tournées vers le sud et le sud-est, en général sur des sols argileux et à graviers.Le Madiran repose sur quatre cépages, le principal, le tannat (prononcer «tannatte»), puis les cabernets franc et sauvignon, le fer-servadou, ce dernier étant absent ici. «Pendant une dizaine d’années, j’ai réorganisé mes vignes et replanté mes meilleurs terroirs. Il me reste encore beaucoup de plants de 50 à 60 ans et même un demi-hectare de pieds pré-phylloxériques».
Le caractère du tannat
Face à un tannat réputé rustique, les cabernets apportent de la légèreté et de la souplesse. «Il faut dire que nous ne produisons plus de ces vins ultra-tanniques. Ici, la chaleur et l’humidité favorisent l’évolution du tannat. Nous le conduisons en rendements plus faibles et nous le cueillons au dernier moment, quand est atteinte la maturité phénolique. La forte masse tannique de ce cépage est ainsi déjà fondue. Ces vins peuvent alors être bus jeunes sur le fruit».
Le domaine produit deux cuvées rouges. La