Quelle découverte le lecteur fera-t-il en feuilletant les 190 pages de Mythologies Gourmandes ? Une quarantaine de plats issus de la cuisine traditionnelle française et leur face cachée. En se livrant à un exercice de psychosociologie culinaire et littéraire, Rémy Lucas révèle le sens caché de la dégustation d’une choucroute, d’une tête de veau ou encore d’un clafoutis aux cerises. Dans son avant-propos, l’auteur rappelle un aphorisme de Brillat Savarin : « Dis moi ce que tu manges, comment tu manges et avec qui, je te dirai qui tu es et à quelle époque tu vis ». Le fil rouge de l’ouvrage en quelque sorte…
Le sens que vous donnez aux plats dans votre ouvrage est arbitraire. Leur sélection également ?
Mythologies gourmandes* est le fruit d’un sondage effectué auprès d’un échantillon de plusieurs centaines de personnes. L’ouvrage ne fait pas la lumière sur des plats qui plaisent forcément aux gens interrogés mais il n’en demeure pas moins qu’ils ont marqué les esprits et révèlent le social de la gastronomie. On mange du sens. Lorsque l’on ingère de la nourriture, on assigne des valeurs humaines et organoleptiques aux aliments mais aussi des valeurs symboliques dans la répétition de certains actes. Quand vous allez cueillir des champignons dans les bois, vous répétez les gestes des hommes préhistoriques. Vous vous transposez dans un monde sauvage,
