Le skrei n’est qu’un cabillaud durant les quatre à cinq premières années de sa vie, vivant dans des eaux très froides de la mer de Barents, à l’extrême nord de la Norvège, haut dans le cercle arctique. Avant la reproduction, lorsqu’il acquiert sa maturité, il descend 2 000 kilomètres plus bas dans les eaux plus chaudes des îles Lafaten, au large des côtes norvégiennes, afin de retrouver les lieux de son éclosion. Ces eaux plus chaudes permettent la reproduction. Le voyage va alors changer l’animal qui se muscle différemment par cet effort inhabituel, et qui va se nourrir de nouveaux aliments. Cette alimentation nouvelle va rendre sa chair plus blanche. Sans rompre l’équilibre écologique de l’espèce, la pêche devient un peu miraculeuse car le poisson skrei surpasse le cabillaud. Après la fécondation, les oeufs apparaissent, et le skrei est redevenu un cabillaud certes excellent, mais qui n’a pas les qualités organoleptiques du skrei. La période de mutation ne dure que de mi-janvier à fin avril.
Blancheur et tendreté
En tant que poisson sauvage, en plein voyage, le skrei est plus ou moins facile à pêcher en fonction de l’état de la mer. Son prix fluctue alors de façon notable, de 15 à 20 € le kilo pour des pièces de 5 à 6 kg. Sa texture particulière et sa couleur très blanche le destinent en priorité à être dégusté cru en dés ou en fines tranches. Mais sa supériorité gustative se remarque