Eric Briffard, comme la quasi-totalité des élèves de Joël Robuchon, brille par sa modestie qui confine à l’effacement volontaire. Tous ces jeunes chefs passés dans ce moule si exigeant sur le plan technique ont en commun de ne pas se prendre au sérieux et même de se dévaloriser. D’où leur attitude d’évitement des médias et du monde parisien. Du coup, il faut aller à leur rencontre pour découvrir leurs richesses cachées. Pourtant, ils dirigent des brigades de référence et ont acquis très tôt leurs deux étoiles.
Eric Briffard a poussé la modestie au point extrême et régulièrement a freiné la progression de sa carrière, craignant toujours ne pas être mûr ou prêt aux honneurs. Même lorsqu’il avait les preuves du contraire.
Arrivé il y a quatre ans à la tête de la brigade du Plaza Athénée, qu’il a profondément restructurée, il a tout fait pour passer inaperçu alors qu’il réalisait un gros travail de fond.
Aujourd’hui, alors que le restaurant Le Régence est devenu un des meilleurs de la capitale, que toutes les cuisines du palace ont été refaites, il commence à admettre qu’il est arrivé à une phase importante de la réalisation de ses capacités.
Dans l’imaginaire de la haute gastronomie, l’enfance paysanne est devenue un mythe dont plus aucun jeune ou presque ne peut se réclamer. A 38 ans, Eric Briffard doit être un des tout derniers à avoir vécu la