Le picodon fait partie intégrante aujourd’hui des beaux plateaux gastronomiques, étant un des rares (ils ne sont qu’une dizaine) fromages de chèvre à bénéficier d’une appellation d’origine. Son territoire s’étend principalement sur la Drome et l’Ardèche. Son nom vient de deux sources probables : «qui pique la langue» et « petit ». C’est, depuis des siècles, un fromage de lait de chèvre à pâte molle blanche ou jaune recouvert d’une croûte naturellement fleurie.
Caillé en bassine, coagulé par empressurage, moulé à la louche dans des faisselles, salé et tourné plusieurs fois avant d’être séché et affiné. Les premiers écrits le concernant datent du xive siècle. La zone de l’appellation présente un climat de type sub-méditerranéen à longue période sèche.
Un AOC bien
L’AOC n’a été obtenu qu’après un long travail commencé en 1975 et qui a trouvé sa matérialisation en 1990, 1996 et 2000 (cahier des charges de l’appellation et décret officiel attachant le picodon à sa région d’origine). Pour bénéficier de l’appellation d’origine picodon, le fromage ne doit sortir des ateliers de fabrication qu’après plus de quatorze jours. Pour un picodon plus corsé et donc affiné selon la méthode Dieulefit, ce délai est porté à un mois minimum ponctué de lavages.
Le savoir-faire des laitiers
En amont, les exploitations restent majoritairement de type familial avec 75 chèvres en moyenne. Les chefs d’exploitation comptent de nombreux jeunes : 29 % ont moins de 26