Lyon, capitale historique de la gastronomie, fière de ses traditions culinaires, a du se mettre au diapason de la société française, et admettre le brassage des populations. Si plus longtemps qu’ailleurs, les chefs ne venaient que du cru, dans les 15 dernières années, des chefs venus d’autres régions se sont trouvés dans des maisons aux fortes ambitions culinaires. Et cela n’est d’ailleurs pas terminé avec l’arrivée des savoyards.
Avec la Villa Florentine et la reprise du Casino de Charbonnières par le Groupe Partouche, deux groupes financiers étrangers à la ville, se sont lancés à l’assaut de cette forteresse gastronomique. Ces deux groupes ont annoncé un peu trop bruyamment leurs intentions. La gastronomie lyonnaise a aussi, depuis longtemps, été animée par des chefs patrons et l’immersion de groupes financiers était d’autant plus délicate.
Philippe Gauvreau a cumulé les handicaps pour se faire admettre par ses collègues et par la clientèle. Il arrivait dans les bagages de Jacques Maximin alors consultant du Groupe Partouche. Ce dernier, au profil peu orthodoxe pour la très bourgeoise cité rhodanniène, était un des inventeurs de la nouvelle cuisine méditérranéenne, qui prenait le pas sur la tradition plus classique de la cuisine lyonnaise. De plus, vouloir se placer aux premiers