Emmanuel Renaut est passé d’un extrême à l’autre. Son Flocon de sel à Megève, d’une taille de salle et de cuisine exiguë, était coincé dans une petite rue ne permettant pas de vue. A 2 kilomètres du village, il a construit un ensemble composé du restaurant et de deux chambres d’hôtel dans un gros chalet, de quatre suites dans un second chalet, d’un spa et d’un appartement dans un troisième, et de deux petits chalets de 70 m2 habitables. La cuisine y est aussi vaste que la salle du restaurant, plus de 120 m2. Le tout représente un investissement très lourd qui dénote chez Emmanuel une confiance en son destin et un esprit d’entrepreneur.
Il se devait de toutes les façons de donner un cadre plus prestigieux à ses deux étoiles acquises en 2006. Mais ces deux étoiles décrochées dans un cadre fort modeste ne sont pas un accident de l’histoire. Emmanuel a développé, sans grandes déclarations ni effet médiatique, une conception toute personnelle de la restauration gastronomique.
Compremndre l’état d’esprit de le clinetèle
Lorsqu’il s’est installé à Megève, reprenant une petite pizzeria, il ne s’est pas dit que son objectif unique était de décrocher des étoiles. Il voulait créer une petite entreprise et bien faire son travail. Pour lui, bien faire son travail ne consiste pas à impressionner les clients. Pourtant, son passé professionnel aurait dû l’y pousser. Mais sa personnalité faite de bonhomie un peu gouailleuse le place à l’opposé d’une