Lionel Lévy est arrivé en novembre 1999 à Marseille pour y ouvrir son restaurant, le même mois où Guillaume Sourrieu arrivait à l’Epuisette. L’un comme l’autre, dans un style très différent, ont profondément bouleversé et rénové la gastronomie locale qui a toujours été hésitante entre le régional caricatural et le classique mal maîtrisé. Avec son épouse, ils étaient fort jeunes pour s’attaquer à une triple problématique : faire de la cuisine créative à Marseille, dans un restaurant en étage et sur la rive du Vieux Port qui n’a jamais marché. Et en plus Lionel n’avait jamais mis les pieds dans la capitale phocéenne, peu accueillante avec les «étrangers». Fallait-il qu’il soit plein de fougue pour tenter une pareille aventure.
En harmonie avec de grands techniciens
Le comportement culinaire de Lionel s’explique par l’ampleur de ce défi et par son âge. «Le banquier qui suivait mon affaire n’y croyait pas du tout. Je devais attirer l’attention pour faire monter les clients dans un lieu qu’ils ne considéraient pas comme devant loger un restaurant.» En fait, il décida de frapper fort et même de choquer. Ce qu’il obtint sans toujours maîtriser totalement les retombées. Car Marseille n’a jamais connu de cuisine très créative et très contemporaine. Heureusement pour lui, ces originalités étaient assises sur une technique extrêmement solide acquise chez les plus grands. Sinon, l’issue aurait pu être fatale. Question technique et savoir-faire, il est