Certains jeunes chefs ont le don de choisir des endroits isolés pour établir leur nouvelle maison. Ils peuvent mesurer ainsi leur capacité d’attraction. Mais souvent ils placent la barre assez haut. En effet, Marmans, situé dans l’Isère au nord de Saint-Marcellin, n’est pas un lieu de passage fréquenté. Nicolas Grandclaude y a été entraîné, d’une part par sa compagne dont c’est la région d’origine, et d’autre part par ses essais infructueux pour trouver une maison dans sa région d’origine, Contrexéville.
A Marmans, Nicolas a repris un ancien prieuré appartenant à la mairie avec une formule inhabituelle de bail commercial car le fonds de commerce n’avait pas été constitué, son prédécesseur ayant été locataire gérant de cette mairie. Le restaurant est aussi agrémenté de quatre chambres refaites à neuf.
Dans un village qui n’y était pas habitué, il a osé, malgré la modestie du tissu urbain, tenter une cuisine d’auteur, avec comme enseigne Atelier Nicolas Grandclaude. Volonté affichée de rompre avec une restauration convenue. Ses objectifs de fréquentation restent modérés, et il se suffit de ses 20 couverts par jour. Nicolas est aussi passé d’une ouverture de trois jours à une de cinq jours, ce qui est hardi pour un tel lieu. Et cela toute l’année.
Comme un bistrot gastro
L’ambition de ce jeune chef est, comme dans un bistrot gastro de centre-ville, de tenir un niveau digne d’un pré-étoilé. Avec des plats qui n’ont pas déjà été vus ailleurs. «J’essaie de maintenir un dressage