En arrivant à l’île Barbe, île sur la Saône assez proche du centre de Lyon, on fait un saut dans un 19ème siècle campagnard. Jean-Christophe Ansanay-Alex se sent bien dans cette atmosphère si différente. Il a su l’entretenir et en faire un style personnel. Car il s’accepte comme différent. Rares sont les cuisiniers double étoilés à qui il ne reste qu’un bras valide et qui continuent à être aussi présents en cuisine. Rares sont les jeunes gens qui ont choisi d’être cuisiniers alors que leurs enseignants les poussaient à continuer des études qui s’annonçaient brillantes. Rares sont les chefs qui choisissent par système de ne servir qu’un petit nombre de personnes à chaque service alors qu’il leur serait possible d’en servir le triple. Jean-Christophe Ansanay-Alex a une image de lui et de son métier très arrêtée et il ne semble pas prêt à y déroger. Il a rompu avec la carte et le menu traditionnels. Plusieurs chefs ont déjà tenté l’expérience, mais la plupart en sont revenus, surtout avec les distinctions et l’arrivée de la notoriété.
Lui, présente un document qui illustre sa philosophie sur les produits et le prix de deux menus découverte. Et c’est tout. Il est là pour décrire et commenter. Malgré l’arrivée de ses deux étoiles, il s’y tient. Le grave accident qui l’a privé de son bras droit (alors qu’il était droitier) lui a appris à être plus