
Le chef doublement étoilé du Domaine de Capelongue est une personnalité qui prône la spontanéité. À Bonnieux, sa cuisine créative met les herbes et autres fleurs sauvages à l’honneur depuis plus de 25 ans. Quelques jours après avoir réalisé un menu à quatre mains avec Christophe Hay, à Montlivault (Loir-et-Cher), Édouard Loubet nous a livré sa vision du monde gastronomique d’aujourd’hui.Japon, Pérou, Mexique… Les nouvelles gastronomies traversent de mieux en mieux les frontières. La France doit-elle s’en inquiéter ?
Édouard Loubet : Je n’ai pas cette lecture-là car, selon moi, ce qui se passe actuellement dans la gastronomie n’est pas un phénomène nouveau. L’engouement pour la cuisine fait qu’on parle des autres gastronomies, c’est tout ! J’ai voyagé pour la première fois au Japon il y a près de 40 ans et toute la culture culinaire japonaise était déjà là. Ce qui change aujourd’hui, c’est la mobilité. On peut facilement voyager, se retrouver à l’autre bout du monde et cela modifie notre perception mais les cuisines du monde étaient déjà là.Ce qui est fabuleux, c’est de voir que l’esprit de la gastronomie française continue de rayonner dans le monde à travers ses bases. Mélangées aux différentes cultures, elles montrent que notre cuisine est toujours en mouvement. Enfin, ce qui est important pour moi, c’est que la gastronomie française ne perde pas ses