n peut se demander pourquoi Montpellier a été si longtemps privé de tables gastronomiques. A part Le Jardin des Sens, les rares qui s’essayaient à une cuisine originale n’étaient pas couronnés de succès. A croire que, comme à Marseille, il n’existait pas de clientèle pour une cuisine de création. Les choses sont en train de changer. Dans la vieille ville, la Maison de la Lozère ne sera plus la seule maison à défendre une certaine idée de la cuisine. Jérôme Bartoletti, 26 ans, vient de faire un grand saut, grâce à l’appui d’un financier. Il a ouvert un restaurant dans une magnifique salle voûtée du xive siècle. Un décor presque contemporain dans des lieux historiques. Le résultat a beaucoup de classe, mais a coûté près d’un million de francs, apportés par ce financier d’Avignon. Il a choisi de parier sur un jeune cuisinier particulièrement prometteur.
Une carrière atypique
Fils d’un professeur de mathématiques de Montpellier, Jérôme a pourtant su tout jeune qu’il serait cuisinier. Mais, poussé par ses parents, après le bac, il va à l’Institut Vatel de Nîmes qui prépare davantage à la gestion qu’à la cuisine pure. Armé de cette base généraliste, il choisit de passer un BEP de cuisine à l’excellente EMTH de Béziers en suivant un apprentissage chez les frères Pourcel. Il y resta deux ans et demi en tournant sur tous les postes. «A l’époque, nous étions une petite