A part La Bonne Etape, où Jany Gleize prépare une cuisine pour une clientèle parisienne et internationale, la Haute-Provence n’a jamais brillé pour ses prises de risque culinaires. Ce n’est pas étonnant avec un tourisme très conformiste et une population locale très ancrée dans ses traditions. A la différence du Lubéron voisin, la Haute-Provence n’a donc pas accepté les tentatives de rénovation culinaires tentées dans les années précédentes. Dominique Bucaille, lui, s’est entêté pour obtenir une cuisine plus contemporaine et il est en passe de réussir ce pari risqué. Pourtant, lorsqu’il travaillait chez son beau-père à l’Auberge de La Fuste, il avait un peu désorienté la clientèle en sortant des plats traditionnels que les clients s’attendent à voir sur une carte du pays.
En s’installant dans un restaurant de la vieille ville de Manosque, dans un beau local à grandes voûtes, il a affiné son approche culinaire afin de proposer des plats et des menus originaux, sans trop surprendre les palais des clients régionaux. Mais en plus, Dominique Bucaille a su définir des recettes qui positionnent ses plats à des prix très acceptables. Il a pu ainsi se constituer une clientèle locale qui hésite à franchir les portes de l’Auberge de La Fuste.
Avec des menus d’affaires bien pensés, il a capté aussi la clientèle d’affaire de Manosque qui n’avait jusque-là que peu de choix.
Pourtant, Dominique Bucaille vient de loin par rapport aux standards culturels