Michel, comme son frère Claude (le Brésilien), est attiré par le soleil, l’exubérance et la joie de vivre ainsi que par des saveurs venues d’ailleurs. Ce qui est délicat à exprimer lorsque l’on est dépositaire d’un style qui est devenu une institution pour la France. C’est pour cette raison que Michel a mis du temps à s’exprimer totalement, et il ne l’a fait que partiellement. Sa première grande échappée eut lieu à Paris où l’on découvrit, au Lancaster, une cuisine aux saveurs complexes et travaillées, pas facile d’abord, mais qui révélait une véritable connaissance et compréhension des cuisines du monde, prête à déranger certains codes gustatifs européens.
A Roanne, Michel a imposé son style par petites touches, sans scandale, mais systématiquement. Avec son dernier ouvrage paru en mars aux éditions Glénat, il nous fait partager non pas une source mais un itinéraire affectif qui influence son style actuel. En aucun cas il n’a voulu écrire un livre de cuisine avec ses recettes classées par genre. Il évoque des éléments culinaires issus des cuisines italiennes, celles qu’il a perçues à travers sa grand-mère et sa mère et celles qu’il a découvertes dans ses voyages, qui restent toujours pour lui des moments à part dans son quotidien affectif. Cette traduction personnelle de l’Italie, qui ne se veut pas être un livre de cuisine italienne (il s’en sent incapable), aborde les textures et les goûts de certains plats, les conserves et les produits, des