Michel Roth représente un cas à part. Son humanisme et sa gentillesse se rencontrent rarement chez un professionnel aussi doué. A l’inverse de certains, il a su naturellement modérer son ego et se consacrer aux autres. Il incarne ainsi les véritables valeurs de la profession, sachant transmettre les savoir-faire qu’il a su lui-même magnifier et donner davantage qu’il a reçu. Pour cela, il a dû attendre un peu trop longtemps la consécration qu’il méritait. Mais, chez cet homme qui a toujours paru dix ans de moins que son âge, il semblait qu’il pouvait attendre un succès plus médiatique.
Sa carrière est singulièrement simple. Entré à 20 ans au Ritz, recruté par le charismatique Guy Legay, il a su, à force de travail, de talent et de bon esprit, progresser dans cette hiérarchie exigeante qui a vu passer nombre de futurs grands chefs. Au-delà de ses qualités humaines qui ne peuvent qu’attirer la sympathie, qu’est-ce que révèle l’expérience professionnelle de Michel Roth ?
D’une part, tout en remplissant pleinement ses fonctions dans la brigade du Ritz, il s’est assez tôt distingué dans le cadre des concours. Après une série triomphale, il remporte en 1985 le prix Taittinger. Second de Guy Legay et apparaissant assez tôt comme son dauphin, il pâtit de rester dans l’ombre du mentor. Son style ne correspond pas totalement aux idées sur la direction d’équipe faite d’un certain autoritarisme. Mais, sans le savoir, Michel préfigure, comme l’a fait Régis Marcon,