Thierry Finet fait partie des rares cuisiniers étoilés réellement autodidactes, catégorie en voie de disparition dans cette époque très technique de la gastronomie. Ferronnier de formation, il exerça son métier jusqu’à l’âge de 26 ans, et il ne dédaigne pas, pour son décor, se remettre à ses outils. Mais la rencontre avec son épouse changea sa destinée. Fille de restaurateur à Château-Meillan, elle le poussa à se mettre aux fourneaux afin de pouvoir remplacer son père désireux de partir en retraite. Heureusement, l’établissement ne servait qu’une cuisine fort simple, et Thierry put apprendre les rudiments du métier assez facilement. Pourtant, il n’en resta pas à ce niveau. Au fur et à mesure qu’il apprenait, il désirait aller plus loin. Après ses huit mois à l’AFPA, il trouva, durant les mois d’hiver, des stages longue durée chez des grands chefs : Troisgros, Marc Meneau, Roger Vergé. Il se plongea totalement dans la haute gastronomie, en tâtonnant beaucoup au début, sans lâcher prise. Ses longs stages s’étalèrent sur cinq hivers, mais, dès 1993, il figura sur les guides, Bottin d’abord, Gault Millau où il décrocha un 15/20 en 1996, et sur le Michelin qui lui donna, en 1995, le R rouge et une étoile en 1998, consécration pour celui qui s’était donné à plein dans ce métier au point de ne penser qu’à ses nouveaux plats.
Comme souvent pour les autodidactes, Thierry essaya rapidement de mettre sa créativité en action sans blocage. Mais