Philippe Guiffre : Comment a commencé votre histoire ?
Georges Laforge : Je suis né en Afrique du Nord, dans une famille de militaires, et j’avais 9 ans lorsque mes parents sont revenus en France. Nous avons vécu à Antibes, à Nice et à Cannes, et j’ai commencé à travailler dans la restauration à l’âge de 14 ans. Après mon service militaire à Dakar, j’ai décidé de monter à Paris. J’ai rencontré une jeune danseuse anglaise, au Lido, et deux ans plus tard, en 1962, j’ai décidé de la suivre à Las Vegas. A l’époque, je ne parlais pas un mot d’anglais. J’ai commencé comme commis, dans les hôtels, puis je suis passé chef de rang et maître d’hôtel.
Quelques années plus tard, j’ai ouvert une crêperie qui s’appelait le Morning After. Mais j’ai décidé de transformer le concept et j’ai lancé le Pamplemousse.
PG : D’où vient ce nom de Pamplemousse ?
GL : A l’époque, je connaissais bien le chanteur de jazz Bobby Darin, qui venait se produire à Las Vegas. Après son spectacle, il nous arrivait souvent de dîner ensemble, et un jour, il me dit : «Je voudrais créer un restaurant avec toi, mais il y a deux conditions. La première est de le faire à Beverly Hills et la seconde c’est de l’appeler Pamplemousse.» Alors, je lui