A 64 ans, Georges Blanc ne paraît pas du tout en fin de carrière. Toujours en éveil, le teint frais d’un quadragénaire, il gère son entreprise de près, ouvert aux investissements et se projetant dans l’avenir. Il a eu la chance d’avoir deux fils qu’il a intéressés au métier de cuisinier. Son aîné, 40 ans, gère la cuisine du restaurant gastronomique et son cadet, 31 ans, se livre dans son laboratoire à une débauche de création de plats. La maison, cataloguée comme traditionnelle et véhiculant un riche héritage de gastronomie (une étoile en 1929, seconde étoile en 1931), a trouvé avec ce dernier une occasion de se rénover et d’égaler les tables créatrices. Alexandre Blanc propose ainsi le menu en douze microplats, Epicure, qui allie les idées nouvelles, l’esthétique contemporain et le solide savoir-faire qui a propulsé Georges Blanc en 1981 au plus haut niveau de la gastronomie.
Le sens du relationnel
Georges Blanc avait 27 ans en 1963 lorsqu’il reprit la succession de sa mère ainsi que le lourd fardeau de conserver ses deux étoiles. Il avait, durant quatre ans, fonctionné en double commande à Vonnas après avoir développé son savoir-faire à l’Oasis de La Napoule, entre autres grandes maisons. Il lui fallut dix-huit ans pour conquérir la troisième étoile. Mais, bien avant cette date, la maison avait pris l’habitude d’accueillir les grands noms du spectacle et de la politique. Tout jeune,