Roger Vergé et le Moulin de Mougins représentaient pour les générations qui leur ont succédé une véritable légende. Celle du renouveau de la cuisine française opéré au début des années 1970. Celle aussi de l’âge d’or de la haute gastronomie. Avec une clientèle séduite par le luxe, les plaisirs de la table, avide de connaître les grands chefs et les reconnaissant comme de véritables vedettes. Age d’or aussi sur le plan financier avec des charges réduites et de belles additions pour les chefs les plus connus. Roger Vergé, qui a reçu toutes les célébrités du monde du spectacle, de la chanson et même de la politique, n’a pas été qu’une réussite de notoriété sur le plan international. Il fit partie de ceux qui donnèrent un nouveau sens à la cuisine basée sur le produit, la saveur, le Sud. Il compte des élèves parmi les plus grands.
Mais tout finit par prendre de l’âge, même les mythes. Et prendre la succession de telles maisons et de telles personnalités demande un courage particulier. Et c’est Alain Llorca qui a eu cette audace. On aurait pu croire que seul un Alain Ducasse aurait la surface pour redonner au lieu une magie gastronomique et financière comme celle qu’il avait connue. Mais en
Alain Llorca est un personnage très tourné vers la technique et la créativité culinaires