Que les cuisiniers ne se prennent pas à rêver, l’histoire de Michel Mehdi n’arrive qu’une fois par génération. Ce fils de rapatriés d’Algérie n’était pas cuisinier. Il fit sa carrière dans la restauration de brasserie parisienne, du côté salle. Pris en main par les Auvergnats de Paris, il gravit les échelons et se roda aux services les plus tendus. Il put ensuite tenir des postes chez Flo, à la Terrasse à l’Ecole Militaire, au Café de la Paix, au Marivaux. Marié avec une jeune femme originaire du Lubéron, il commença à écouter l’appel du Sud.
Sa première tentative un peu décevante eut lieu à Bandol. «Si la saison d’été est plus qu’active, le mois d’octobre arrivé, il ne se passe plus rien jusqu’à mi-juin. Et cela pour un restaurant comme pour une pizzeria.»
Le couple tenta une seconde expérience à la Tour-d’Aïgues, proche du lieu de naissance de son épouse.
Michel Mehdi s’était mis en cuisine mais, très conscient de son côté autodidacte en cuisine, il a choisi le bon créneau, car son expérience en salle lui soufflait ce qu’attendaient ses clients : une cuisine simple, totalement familiale, dans une ambiance très détendue, à des prix très abordables.
L’Auberge de la Tour devient un rendez-vous très local, mais qui séduisit aussi des clients sélects propriétaires dans la région. Durant plusieurs années, Michel Mehdi se mit à l’école des papés et des mamies