
Au sein d’une maison presque doublement centenaire qui fut, jadis, le temple gourmand d’un certain Fernand Point, Patrick Henriroux continue d’explorer avec envie son monde culinaire. Généreux et authentique, le chef de Haute-Saône doublement étoilé de La Pyramide fait un tour d’horizon sur son métier et son évolution constante. Le Chef : Japon, Pérou, Mexique… Les nouvelles gastronomies traversent de mieux en mieux les frontières. La France doit-elle s’en inquiéter ?
Patrick Henriroux : Elles traversent les frontières principalement grâce à la toile internet car chacun se renseigne sur l’autre et c’est normal. La France est trop riche de sa diversité pour s’inquiéter à l’heure actuelle mais si on lui supprime « le temps au temps », c’est-à-dire si notre métier essaie de se rapprocher de plus en plus de l’industrie, alors notre gastronomie va baisser en niveau. Aujourd’hui, les professionnels n’ont plus le temps de se consacrer à la cuisine. Nous sommes mis en cage par l’administration sociale et fiscale et, bientôt, nous n’aurons plus de résultats suffisants pour mettre en œuvre cette diversité et cette qualité. Nos compétences partiront à l’étranger pour un meilleur niveau salarial et une vie meilleure.
Les grands cuisiniers du monde entier partagent la même problématique : comment répondre aux attentes des clients ? Selon vous, quelle serait la plus importante d’entre elles ?
P.H. : Les attentes des clients sont très diverses