Michel Troisgros, fils de Pierre, a pris, avec son épouse Marie-Pierre, la direction de l’affaire familiale il y a sept ans. Il y travaillait depuis 1983. Le passage de commande s’est effectué si progressivement que la clientèle et les médias s’en sont à peine aperçu, alors même que l’hôtel, la salle et la cuisine ont été très profondément modifiés. Michel et surtout son image ont été un peu sacrifiés à cette étonnante réussite : tout changer sans que rien ne soit bouleversé. Alors que la cuisine de Jean et de Pierre Troisgros était bien datée, celle de Michel l’est tout autant mais avec vingt-cinq ans de différence. Michel, qui a fait croire qu’il était sage et prudent, réalise en fait une cuisine d’auteur, avec des prises de risque, ou tout au moins une originalité incontestable. Et pourtant, dans l’imaginaire gastronomique, Troisgros est toujours Troisgros. Le poids médiatique de l’image de Pierre, aidée par un physique et une convivialité que l’on croirait faits sur mesure pour illustrer l’idée du grand chef français, est tel qu’il incarne totalement la maison gastronomique familiale. Aujourd’hui, l’apport de Michel est devenu trop important et trop personnel pour qu’il joue les rôles de fils doué. Sa contribution est d’abord devenue très visible lorsqu’il a créé le bistro-brasserie Le Central, attenant au restaurant gastronomique. Dernièrement, le lancement du restaurant Troisgros à Moscou résulte de son intrépidité. Dans les deux cas, il a
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