Cela fait plus de seize ans que Stéphane Raimbault, qui avait alors passé neuf ans au Japon pour Louis Outhier, l’ancien propriétaire de l’Oasis, est revenu à La Napoule pour relancer l’institution de la Côte d’Azur. On peut mesurer, en relisant son interview de « Une » (début 1996), tout le chemin parcouru par ce chef particulièrement dur à la tâche et solide en organisation.
Lorsqu’il a convaincu des investisseurs japonais de reprendre l’Oasis, l’établissement était fermé depuis trois ans. A cette époque, d’autres belles maisons, et surtout des palaces, incarnaient la modernité et le luxe dans la haute gastronomie cannoise. Le pari que tentait Stéphane était donc nettement risqué. Les deux écueils qu’il devait affronter étaient soit de décevoir les nostalgiques de la cuisine des années 1960-1970 d’Outhier, soit de ne pas attirer une nouvelle clientèle éprise de modernité. Enfin, pour couronner le tout, Stéphane recouvrait la maison de La Napoule (ancienne triple étoilée) en pleine crise du Golfe. Un prévisionniste frileux ne pouvait qu’imaginer au mieux un rôle mineur à une Oasis renaissante.
Jouer sur trois
registres de cuisine
Et pourtant, aujourd’hui, l’établissement joue un rôle majeur sur la Côte et a pratiquement repris la notoriété qu’il avait à l’époque d’Outhier et des trois étoiles : une forte fréquentation, même hors saison. Seule différence, un rapport qualité/prix plus adéquat avec le marché de 2006. Stéphane a su très intelligemment garder des repères et des souvenirs vivaces à la