L’homme n’a rien d’ordinaire. Tout vêtu de noir, d’un naturel discret, voire énigmatique avec son allure gothique, son long visage à la mèche rebelle, on imagine vite qu’il ne fait rien comme tout le monde, et qu’il ne veut surtout pas faire comme les autres. Olivier Streiff est un théoricien qui met ses idées avant-gardistes en pratique.
Une formation rigoureuse
Né de parents agriculteurs à Saint-Avold en 1976, Olivier Streiff n’avait pas 14 ans quand il découvre, subitement et sans raison apparente, qu’il veut devenir cuisinier. «Hyper-difficile, confie-t-il, je ne mangeais rien à table, mais j’adorais aller dans le jardin pour savourer des petits pois et des carottes crus». Entré en apprentissage, sa rencontre avec Michel Roth, parrain de son école, sera déterminante, pour trouver les maisons où s’épanouirait son goût pour la gastronomie : le Fouquet’s à Paris, puis l’Hôtel de Paris à Monaco, l’Hôtellerie du Vallon de Valrugues comme chef de partie, avant d’être embauché, en 1990, à la Chèvre d’Or à Ezé par Jean-Marc Delacourt. Humble, sans prétention, il se passionne pour la technique et la rigueur d’exécution, mais se sent toujours en manque de ne jamais pouvoir proposer ses propres idées. Il accepte une place de sous-chef, en 2003, au Vista Palace Hôtel de Roquebrune Cap Martin. Deux mois plus tard, Jean-Pierre Pestre quitte l’établissement. A 27 ans, Olivier Streiff ne se voit proposer la place de chef qu’à