Jacques Peters est l’oenologue, directeur des vignes et du vin de la maison Veuve Clicquot Ponsardin. Venant d’une famille de vignerons, son père a déjà commencé à le former à la vigne comme à la vinification dans l’entreprise familiale. Après son diplôme d’oenologue de la faculté des sciences de Reims, il a successivement travaillé pour Heidsieck Monopole et pour la société qui produit le champagne Jacquart. Il est entré chez Veuve Clicquot il y a vingt et un ans. Et, durant six ans, il travailla avec l’oenologue qu’il devait remplacer. Il devint chef de cave en 1985 après avoir totalement intégré le style Veuve Clicquot, c’est-à-dire son goût spécifique qui ne doit pas varier d’une année à l’autre. «L’important dans un vin d’assemblage est de garder une qualité constante, quelles que soient les années. Pour cela, le brut non millésimé est presque le plus dur à faire car il nécessite une somme extraordinaire de paramètres à maîtriser pour garder la régularité presque parfaite d’une année à l’autre.»
Est-ce que le goût, le style caractérisant Veuve Clicquot a évolué ? La réponse a été apportée par un historien qui a effectué des recherches dans les livres de cave de la maison. Les proportions des différents cépages et des différentes parcelles entre 1790 et 1820 sont presque les mêmes que les proportions retenues depuis les vingt dernières années par Jacques Peters. «En fait, j’ai découvert lors