G. GOLAN : De nombreuses voix dans la profession se sont élevées en réaction à un nouvel accord sur la Convention Collective. Le magazine le Chef a, lui aussi, été critique. Etait-on obligé de signer un tel accord ?
Philippe DELTERME : L’accord de Juillet 2004 que le Chef avait défendu vigoureusement a été cassé par le Conseil d’État. Nous étions obligés de choisir entre l’application du droit commun et la signature d’un nouvel accord. L’application du droit commun allait créer pour les restaurateurs des contraintes insupportables. Il fallait d’abord rester aux 39 heures.
GG : Mais l’accord que vous avez signé revient à être aux 35 heures puisqu’après cet horaire le restaurateur paye des heures supplémentaires.
PD : oui il y a paiement d’heures supplémentaires mais le contingent d’heures supplémentaires autorisées est plus important grâce à l’accord. Il permet 360 heures de dépassement alors que le droit commun n’est que de 220 heures. Ces 220 heures du droit commun permettent à peine de dépasser les 39 heures. Avec 360 heures on se rapproche de 43 heures hebdomadaires. Cela permet de suivre l’amplitude de fonctionnement d’un restaurant.
GG : Qu’est-ce l’accord apporte, à part cela ?
PD : Il y avait deux sujets qui auraient été difficiles à gérer si l’on avait dû appliquer le droit commun : le travail de nuit et la coupure. Dans le droit commun on tombe dans le travail de nuit