Le Corrézien Yannick Alléno a fait déjà deux fois la une du magazine Le Chef malgré son jeune âge. C’est dire que nous avons cru en son talent depuis son arrivée au Scribe. Dans une salle très difficile en sous-sol, il avait créé un rendez-vous de référence à un rapport qualité/prix assez rare. Yannick a vu se pencher sur son berceau de futur chef une galerie impressionnante de grands techniciens. Ils ont trouvé en lui de la réceptivité et ont su lui transmettre les grandes valeurs de la profession : Jacky Fréon, Manuel Martinez, Gabriel Biscay, Roland Durand, Martial Enguehard, Marc Marchand et enfin Louis Grondard. Louis sut le repérer et en faire, à 24 ans, son bras droit au Drouant. Tout au long de ce début de carrière, il montra des capacités élevées lors des concours. Il finit d’ailleurs par devenir Bocuse d’argent à un point du gagnant. Yannick, qui avait un haut niveau technique, sut tirer une mine de savoir-faire du formateur né qu’est Louis Grondard. «Tout Escoffier y passa», et l’on assista à ce face-à-face digne de la philosophie antique où l’élève déjà érudit reçoit les derniers enseignements du maître mythique. Son plat d’anthologie lors du Bocuse d’or 1999 en témoigne, et éclipsa totalement la renommée du gagnant. Un travail remarquable de recherche auprès des grands anciens de la cuisine française. Un plat que plus personne ne sait faire.
Une créativité équilibrée
Mais Yannick n’est pas qu’un prestidigitateur et