Stéphane Léger est parti avec de faibles moyens mais il a donné à Chassagne-Montrachet une table digne de cet illustre village. Ce n’est pas tant qu’il ait été couronné d’une étoile cette année, mais, depuis quelques années, tout visiteur des vignobles passant par cette table était forcément marqué par la cohérence de finesse et de sophistication entre les mets et les vins. Stéphane n’est pas arrivé facilement à la notoriété. Fils d’un prothésiste dentaire fin gastronome, il a été élevé dans le culte des saveurs. En choisissant la cuisine, il veut accéder au meilleur et il le trouve chez son maître d’apprentissage Jean Crotet alors qu’il officiait encore à Nuits-Saint-Georges. Ces deux années lui donnèrent des bases très solides pour affronter la suite de sa formation. Stéphane est curieux et voyageur, et il continue son périple par la Bérangère aux Deux-Alpes et Hiely Luculus à Avignon. Il retourne ensuite chez son maître d’apprentissage, qui s’est installé à Levernois, afin de continuer à progresser.
Son destin s’impose
Il connaît ensuite une phase très particulière de sa vie. Etant marié à une femme qui comprend mal sa passion, il choisit d’intégrer une petite affaire sans ambition afin de privilégier sa vie de famille. Mais son destin est plus fort. Après six années de bridage de son talent, sa vie de famille ne s’est pas améliorée. Il a au moins perçu qu’elle était sa voie dans cette période d’échec. Il part alors au Luxembourg dans