Les articles et les déclarations se succèdent depuis quelques années pour alerter l’opinion sur la crise de la gastronomie française. La proposition de classer notre gastronomie au patrimoine immatériel mondial de l’humanité a relancé encore le débat sur cette prétendue crise. La France est un pays qui a poussé la nostalgie au rang d’activité intellectuelle majeure. D’où sa polarisation sur le passé, l’histoire, les musées, les commémorations multiples et à rallonges. Ayant peur du futur, la France ne regarde que son passé qu’elle rebâtit comme glorieux par rapport à un présent qu’elle sous-évalue systématiquement. La vision nostalgique de la gastronomie des temps passés relève de ce phénomène qui perçoit toute situation du présent comme crise par rapport à un héritage partiellement mythique.
En quoi peut-on déclarer que la gastronomie française est en crise ?
Définir la notion de crise
Ce que font journalistes et même «philosophes» de l’Institut Français de la Mode. Si cette crise est annoncée, personne n’en donne les détails. Il y aurait crise de la gastronomie française si les restaurants gastronomiques étaient délaissés par leur clientèle. Cela en France comme à l’étranger. Il y aurait crise si le nombre de restaurants gastronomiques tendait à diminuer sous la pression d’un marché en baisse. Il n’en est rien, bien au contraire. L’offre gastronomique n’a cessé de progresser depuis trente ans sous l’impulsion des hôtels, qui s’équipent de plus en plus systématiquement de restaurants gastronomiques, et sous l’impulsion d’une forte tendance des