Jacques Maximin a mis plus de dix-sept ans à faire la une du magazine Le Chef. Pourtant, en 1989, sa notoriété était au maximum. Tout le monde, lui y compris, attendait l’arrivée de la troisième étoile au Negresco. Il avait fait de ce palace indépendant et un peu vieillissant une référence culinaire en France. Pourtant, ce héros de tragédie s’est alors précipité dans une série d’aventures plus ou moins bien maîtrisées qui, sans le briser, l’ont laissé en marge du vedettariat de la profession auquel il avait accédé assez jeune.
Jacques Maximin n’est pas un homme d’affaires même s’il a aimé bien vivre. Et c’est le décalage entre le niveau qu’il avait atteint et son peu d’appétence pour la gestion des affaires qui peut expliquer cette grande injustice que d’avoir été absent des places d’honneur durant si longtemps.
La question qui se posait était de savoir s’il représentait un exemple pour la profession car faire la une dans notre magazine est lié directement ou indirectement à la notion d’exemplarité professionnelle. Aujourd’hui, à près de 60 ans, Jacques Maximin cuisine avec un entrain de quadragénaire, entouré d’une très jeune et très resserrée équipe de cuisine, en maintenant sans problème un niveau culinaire assez rare. En cela, il est exemplaire. Il l’est aussi en réalisant au quotidien ce que son discours sur la cuisine promet : cette magnification de l’expression des saveurs d’un terroir. C’est bien de le dire