«Quand je suis arrivé, j’ai développé des saveurs très fines et très travaillées, mais qui n’étaient pas appréciées à leur juste valeur. Je suis revenu à une cuisine plus simple, avec des saveurs authentiques et très parfumées». Avant la Villa Fleur d’Epée et ses accents chantants, Thierry Larade, né en Martinique, a suivi un parcours atypique. Son départ des Antilles date de 1969. Il rejoint la région parisienne, suite des études d’architecture, travaille dans un cabinet d’urbanisme. Puis, changement de cap, il ouvre une boutique de produits antillais. Sa région lui manque. Il la retrouve à travers les produits d’artisanat et d’alimentation qu’il commercialise, sous l’étiquette Titiracoon. Dans un coin, il ouvre une table de dégustation, avec certains produits qu’«on ne voyait pas ailleurs à cette époque».
Neuf mois plus tard, le «bébé» se transforme en restaurant antillais. Thierry Larade assume les fonctions de chef propriétaire durant cinq ans. Le crabe farci et le lambi farci sont alors des classiques de la maison. Il monte également un laboratoire traiteur, toujours à connotation tropicale, pour des cocktails et des réceptions. Les grandes entreprises et les personnalités du show business ou de la politique (notamment Jacques Chirac, alors maire de Paris) font appel à ses services. Cette activité lui permet de toucher d’autres cuisines, de Malaisie ou de Thaïlande. Il fait ensuite son retour au restaurant Titiracoon et sa centaine de