Le repas le plus traditionnel, la Cène antique, avec son côté symbolique et religieux, est en passe de céder le pas à la scène gastronomique, où le client est un consommateur de loisir venu se divertir et regarder.
Le début du xxie siècle renforcera largement cette tendance au spectacle du repas. L’idée du repas spectacle n’est pas neuve et toute la technique du travail en salle à la grande époque des maîtres d’hôtels jongleurs était motivée par la volonté d’impressionner le client. Ne pas laisser le client inactif entre deux plats a été le souci des restaurateurs. Mais la nouvelle cuisine a choisi un autre mode d’animation: par l’esthétique de l’assiette. Cette visualisation de la cuisine s’est révélée être trop statique pour satisfaire un client dont l’oeil, à l’époque de la vidéo, a plus besoin de mouvement, et l’oreille de plus en plus de bruits.
Le retour de la découpe et du flambage qui se dessine dans de nombreuses salles ne suffira sûrement pas à contenter un client qui désire davantage d’images et d’histoires.
L’idée de cuisine spectacle avait