Benoît Pépin est un chef qui, tout en restant très attaché à la gastronomie de son pays, a choisi très tôt l’expatriation. Il a passé une période importante de sa carrière aux Etats-Unis où il a appris toutes les techniques d’organisation des grandes unités et pourtant n’a pas perdu sa culture française et même normande.
Après un CAP de cuisine de collectivité où il a connu la restauration scolaire, il est allé travailler au Casino de Deauville. Un client de passage, qui cherchait un jeune commis français pour les Etats-Unis, l’a embarqué, à 20 ans, au Grand Café à Santa Anna, petit bistrot français de Californie, proche de Peable Beach.
250 petits-déjeuners avec omelettes furent son premier «challenge». Afin d’élargir son horizon, il intègre un Sheraton pour en être commis saucier, sous les ordres d’un chef turc. Il trouve ensuite un chef français qui l’embauche au Regestry Hotel à Newport Beach. Il y devient chef de partie. Il obtient enfin sa carte verte (permis de travail) en devenant chef du restaurant gastronomique du Court House de la même ville. L’hôtel servait 1 000 couverts par jour dont 250 au restaurant français. Il y débute comme gourmet chef et finit après trois ans comme chef exécutif. «Ce fut un grand moment dans ma vie, à 24 ans d’avoir de telles responsabilités dans un pays aussi différent. Mais tenir trois restaurants et deux bars nécessitait un