Anne Majourel a choisi de cuisiner pour ne pas s’exiler dans le nord de la France où elle avait été mutée comme jeune professeur de gymnastique. Son mari, journaliste à Montpellier, originaire des Cévennes, leur trouva une petite maison dans la campagne profonde, près d’Ales, pour se lancer dans le métier. L’expérience aurait pu tourner court comme cela arrive très souvent avec des non-professionnels qui se lancent dans l’hôtellerie restauration. Mais Anne Majourel était douée pour la cuisine, riche d’une extraordinaire culture culinaire venue de sa famille, surtout de son père, et aussi dotée d’un tempérament d’endurance et de gagneuse. Elle partira d’une cuisine simple et familiale en 1983, date de l’ouverture de la maison, Les Demeures du Ranquet. Très peu sûre d’elle-même, elle n’emploiera que des cuisinières familiales pour l’aider. Mais elle est curieuse et désire progresser. Elle veut aussi convaincre son père, gastronome pointilleux et exigeant, amoureux des produits parfaits qu’il va chercher à 250 kilomètres s’il le faut. Cuisinière en saison, sa cuisine attirant une clientèle amoureuse du site très sylvestre et séduite par les petits bungalows de l’hôtel, elle effectuera un nombre incalculable de stages chez des chefs étoilés ou réputés localement. Elle mettra beaucoup de temps à prendre confiance en elle, poussée par son mari, qui a décelé très tôt son talent. Elle franchira peu à peu les étapes menant à la maîtrise du métier. «J’ai mis quinze ans avant
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