Comment avez-vous accueilli les annonces des deux fermetures administratives en mars et octobre 2020 ?
Anne-Sophie Pic : En tant que cheffe d’entreprise, je ne peux pas baisser les bras et m’avouer vaincue. Une maison comme la nôtre n’avait jamais dû baisser son rideau depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Notre passé nous rend combatifs ! Et puis il faut aussi inciter nos équipes à ne pas baisser les bras et perpétuellement nous adapter. Le propre du chef d’entreprise est de se lancer dans l’aventure sans garanties de succès. La part de l’échec possible est une donnée à prendre en compte.
Comment vous êtes-vous donc adaptée ?
A-S. P. : Je me suis concentrée sur la VAE et j’ai aussi développé l’activité de l’épicerie Anne-Sophie Pic, située à quelques mètres du restaurant et qui existe depuis 8 ans. Nous avons travaillé sur le service Pic & Go et son site interne, qui rend notre gastronomie accessible en un clic. Il a été lancé en mai 2020, avant notre réouverture physique du mois de juin. Plus globalement, on a mis le temps du 1er confinement à profit pour pousser notre créativité le plus loin possible et aller au bout de nos idées. C’est une vision à long terme qui m’a obligée à réinterroger mes certitudes. Depuis la seconde fermeture, nous poursuivons la VAE.
Cette VAE est-elle l’aboutissement d’une réflexion
