Qu’est ce qui pousse Pierre Reboul dans ses changements d’établissements. Durant ses dix années à Tain L’Hermitage, il avait réussi le parcours habituel de ces jeunes chefs de talent qui, débutant avec des moyens modestes, bâtissent une maison avec sa clientèle, son style et sa notoriété. Parti des menus aux prix limités et jouant sur la quantité, il avait pris conscience que sa formation dans de grandes brigades et son inclination naturelle l’incitaient à opter pour une gastronomie plus élitiste. Il diminua nettement son nombre de couverts et augmenta le niveau du ticket moyen afin d’être libre de préparer la cuisine inventive qui l’intéressait de faire. A la fin il servait 25 à 30 couverts par jour à 75 Euros en moyenne. Mais le lieu s’y prêtait-il ? Et la clientèle du nord de Valence était-elle assez nombreuse pour ce créneau assez restreint hors les grandes métropoles? Pierre, de toutes les façons, n’avait pas envie de « remonter » à Lyon. C’est le sud qui l’attire.
Les fausses bonnes solutions
C’est pour cette raison qu’il fut sensible à la proposition de reprise du fonds du restaurant du Moulin de Valrugue à St Remy de Provence. Son propriétaire qui avait acquis un ensemble de plusieurs beaux hôtels de charme comme les Roches à Aiguebel ou les Bories à Gordes, avait toujours eu du mal à en maîtriser l’activité restauration. Mais gérer un restaurant dans un hôtel qui est