Esprit libre, jamais là où on l’attend, Giuliano Sperandio a pris en main son destin, refusant de laisser les rênes de son existence à quiconque. Ne suivant que son envie, son intuition et peut-être une pulsion de vie, il a fait de la vulnérabilité une force et de la sensibilité un étendard. Personnalité touchante, solaire et profonde, il se donne corps et âme à son art, jetant toutes ses forces dans la bataille, quitte à en ressortir exsangue. Tel un Icare moderne, qui voudrait toucher le soleil – ou la perfection – du bout des doigts.
Né dans une région du nord de l’Italie qu’il qualifie d’austère, la Ligurie, Giuliano Sperandio a été élevé dans l’environnement paisible d’un petit village de 65 habitants, aux côtés d’une sœur de huit ans son aînée. « Bébé surprise », il
voit le jour dans un contexte complexe : son père tombe gravement malade – il décèdera d’un cancer quand le petit garçon n’a que sept ans. La vie de la famille tourne donc autour des soins et l’ambiance est à la gravité. Il n’apprend d’ailleurs véritablement la maladie de son père qu’après la mort de celui-ci et n’a donc pas l’occasion de lui dire au revoir. « Je ne me souviens pas de cette période, j’ai fait un black-out », raconte le chef. Il garde de l’expérience une défiance affirmée pour les
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