Grâce à Georges Golan, qui m’avait demandé d’animer avec Vincent Ferniot le Festival de la créativité gastronomique, lors du SIREST à la Porte de Versailles, j’ai vécu un grand moment avec des chefs passionnants et passionnés.
Un manifeste
pour une cuisine créative
Lors de cette dynamique démonstration, une trentaine de chefs, représentant la France dans sa diversité, a exécuté, sans le formuler, un manifeste pour une cuisine créative, ludique et hypertechnique. Comme pour se libérer, pour s’épanouir dans une société qui n’est plus celle de leurs aînés, qui ne fonctionne plus avec les mêmes schémas socioculturels. Fort de cette analyse, je dégage trois grandes pistes de réflexions pour comprendre les constituants de ce désir de liberté et non de pouvoir.
La première remarque, probablement la plus enracinée dans le subconscient psycho-sociologique tient au fait que ces jeunes talents ont acquis leur solfège dans un parcours effectué auprès des grosses pointures culinaires des trois dernières décennies. Aucun d’entre eux ne remet en cause ces longues heures nécessaires à maîtriser les gestes techniques, la connaissance des produits et des cuissons. Cet hommage aux anciens qui quittent progressivement la scène est un cinglant démenti aux oiseaux de mauvaises augures qui se plaisent à opposer les générations.
La deuxième analyse qui m’a beaucoup touché tient au profond attachement de ces chefs à leurs racines et au milieu qui a marqué leur jeunesse et leur adolescence. Comme un