L’avenir de Cédric était tout tracé: devenir le chef d’une grande brigade et s’attaquer à la grande course aux étoiles. Mais il avait en tête, depuis plusieurs années, de se mettre à son compte à 30 ans, ayant finement analysé le parcours de grands chefs patrons qui ont réussi. Dernièrement, il a fait le tour des nombreuses maisons, s’attachant à recueillir les conseils de tous ces experts. La reprise d’une très belle ferme du xviie siècle, transformée en pension de famille afin d’en faire une auberge contemporaine, ne relève pas de l’acte d’impulsion. Il a mûri son projet durant près de trois ans et a bâti un dossier particulièrement solide et étayé pour convaincre sa banque de le suivre dans un rachat aussi conséquent accompagné de très gros travaux. «En plus du sérieux du business plan, le fait d’avoir eu des responsabilités chez Alain Ducasse à des postes différents a pesé dans la balance. En fait, un jeune cuisinier se trouve, après douze à quinze ans de carrière chez les grands chefs, comme un jeune médecin à la fin de ses longues études et de son internat. Il a accumulé un bagage qui lui sert à se lancer véritablement dans la vie professionnelle. Pour cette raison, lorsque les jeunes peinent dans les grandes brigades, ils doivent penser qu’ils sont en situation d’études longues, études qu’ils devront faire fructifier.» La pertinence d’une telle
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